Mycroft Canner est un détenu. Pour ses crimes, il est tenu, comme c’est la coutume au 25e siècle, de parcourir le monde en se rendant aussi utile que possible à tous ceux qu’il rencontre. Carlyle Foster est un sensitif, un conseiller spirituel dans un monde qui a proscrit la pratique publique de la religion, mais qui sait aussi que la vie intérieure des humains ne peut pas être sacrifiée.
Le monde dans lequel Mycroft et Carlyle sont nés est aussi étrange à nos yeux du XXIe siècle que le serait le nôtre pour un natif des années 1500. C’est une utopie durement gagnée, fondée sur l’abondance générée par la technologie, mais aussi sur des systèmes complexes et obligatoires d’étiquetage de tous les écrits et discours publics. Ce qui nous semble être des distinctions normales entre les sexes est maintenant clairement tabou dans la plupart des situations sociales. Et la majeure partie de la population mondiale est affiliée à des clans de personnes partageant les mêmes idées, dont la concurrence économique et culturelle sans fin est soigneusement gérée par des planificateurs centraux d’une inestimable subtilité. Pour nous, cela ressemble à une folle combinaison de paradis et d’enfer. Pour eux, cela ressemble à une vie normale.
Et dans ce monde, Mycroft et Carlyle sont tombés sur le joker qui pourrait détruire le système : le garçon Bridger, qui peut sans effort réaliser ses souhaits. Qui peut, semble-t-il, donner vie à des objets inanimés…
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Mycroft Canner is a convict. For his crimes he is required, as is the custom of the 25th century, to wander the world being as useful as he can to all he meets. Carlyle Foster is a sensayer–a spiritual counselor in a world that has outlawed the public practice of religion, but which also knows that the inner lives of humans cannot be wished away.
The world into which Mycroft and Carlyle have been born is as strange to our 21st-century eyes as ours would be to a native of the 1500s. It is a hard-won utopia built on technologically-generated abundance, and also on complex and mandatory systems of labelling all public writing and speech. What seem to us normal gender distinctions are now distinctly taboo in most social situations. And most of the world’s population is affiliated with globe-girdling clans of the like-minded, whose endless economic and cultural competion is carefully managed by central planners of inestimable subtlety. To us it seems like a mad combination of heaven and hell. To them, it seems like normal life.
And in this world, Mycroft and Carlyle have stumbled on the wild card that may destablize the system: the boy Bridger, who can effortlessly make his wishes come true. Who can, it would seem, bring inanimate objects to life…